Sénégal

Projets de recherche en cours

  • Intitulé : Consommateurs de drogues et Dynamiques sociales au Sénégal (CODISOCS)
  • Type d’étude : Sciences sociales
  • Période : 2019-2022
  • Responsables : Alice Desclaux et Khoudia Sow
  • Bailleur : ANRS

Résumé

Pour atteindre l’objectif de fin de l’épidémie de sida en 2030 en Afrique de l’Ouest, il est nécessaire d’innover en matière de soin et prévention auprès des populations clés. Les autorités sénégalaises et leurs partenaires ont mis en place un projet pilote pour le traitement et la réduction des risques auprès des Consommateurs de Drogues Injectables (CDI) à Dakar (environ 1300 en 2011). Ouvert en 2014, le Centre de Prise en Charge Intégrée des Addictions de Dakar (CEPIAD) propose aux CDI un bilan médical et psychologique, une prise en charge de l’addiction avec traitement substitutif par méthadone, et un appui psychosocial. Depuis 2016, a été ajouté un paquet de dépistage et de soins pour la tuberculose, les hépatites, le VIH, les IST, dans le cadre du projet de recherche opérationnelle CODISEN (étude de Cohorte de consommateurs de drogues au Sénégal, ANRS 12334). La stratégie de Réduction des Risques vise aussi l’objectif mondial de fin de l’épidémie d’hépatite C en 2030.

L’un des enjeux du CEPIAD et de CODISEN est l’acceptabilité du dispositif parmi les CDI, une population généralement cachée et objet de relégation sociale. Après deux ans d’activité, les perceptions du CEPIAD et de son offre de dépistage et soins intégrés doivent être précisées chez les CDI pris en charge et chez ceux qui ne le sont pas, ainsi que les facteurs de confiance et d’efficacité de la prise en charge. Les femmes CDI au Sénégal tirent-elles profit de ce dispositif, compte tenu de leurs itinéraires de recherche de soin et du caractère genré de l’offre, qui reste à préciser ? D’autre part les perceptions du dispositif par les professionnels de santé, par les CDI de diverses régions du Sénégal, par les institutions à l’interface (police, justice, ONG) et par la « société sénégalaise » conditionnent la durabilité du dispositif. Ce projet pilote s’est-il inscrit dans l’histoire de la production de connaissances en santé mentale ouest-africaine ? Les représentations sociales à l’égard des CDI ont-elles évolué parallèlement à la communication sur le CEPIAD ?

L’objectif de cette recherche socio-anthropologique articulée avec le projet CODISEN est de décrire et d’analyser les dynamiques sociales générées par ce dispositif pilote à Dakar, incluant l’accessibilité, l’acceptabilité et les effets sociaux du dispositif pour diverses catégories de CDI au Sénégal, dans son contexte socio-culturel. La méthode, principalement qualitative, combine des entretiens individuels et collectifs auprès des CDI en contact ou pas avec le dispositif, et une enquête ethnographique plus large au CEPIAD et sur divers sites. Les résultats éclaireront les enjeux concernant :

-Les perceptions et pratiques par les CDI des outils de prévention (préservatifs, seringues, méthadone…), leur circulation dans le milieu des CDI ainsi que leurs mésusages ; L’expérience, les perceptions et les déterminants de la « guérison » de l’addiction à l’héroïne (pathologies associées, sociabilité, spiritualité, engagements individuel ou associatif) par les CDI pris en charge au CEPIAD

-Les trajectoires des femmes en matière de consommation de drogues et de soin et le rôle de facteurs associés (travail sexuel, grossesses, relation au partenaire, pathologies…), comparées à celles d’hommes CDI ; la dimension genrée de l’offre de santé aux CDI et les différences d’acceptabilité selon le sexe

-Les perceptions et l’inscription sociale du CEPIAD et son offre de santé pour la communauté des CDI à Dakar et en région, pour les acteurs des institutions à l’interface (police, justice, ONG), dans le champ de la production des connaissances en santé mentale en Afrique, et dans les représentations des addictions et des drogues pour la population générale. Ces connaissances permettront de proposer des ajustements du dispositif pilote pour atteindre d’autres CDI au Sénégal, des recommandations pour de nouveaux projets de RDR dans d’autres pays ouest-africains, et une compréhension plus fine des enjeux de la RDR et de l’accès à la prise en charge du VIH et des hépatites dans la population clé des CDI en Afrique de l’Ouest.

  • Intitulé : Étude de cohorte de Consommateurs de Drogues Injectables au Sénégal (CODISEN)
  • Type d’étude : Intervention
  • Période : 2016-2021
  • Responsables : Pierre Marie Girard et Moussa Seydi
  • Bailleur : ANRS

Résumé

Évaluer l’impact sur l’incidence du VIH d’une prise en charge globale semestrielle des CDI au Sénégal. Évaluer l’acceptabilité et l’efficacité d’une prise en charge globale semestrielle des CDI Décrire le taux de rétention dans la cohorte, les causes et facteurs favorisant l’interruption du suivi médical ainsi que les causes de mortalité. Décrire la nature, la gravité, la fréquence et les facteurs de risque associés des principales comorbidités au cours du suivi dans la cohorte (VIH, hépatite B et C, tuberculose, IST, troubles mentaux). Évaluer la prévention, le dépistage régulier et l’accès au traitement de l’infection par le VHC, en respectant les indications thérapeutiques nationales et en favorisant une inclusion dans des essais thérapeutiques utilisant des antiviraux à action directe contre le VHC. Évaluer le dépistage, la prévention et l’accès au traitement de l’infection par le VHB, en respectant les indications thérapeutiques nationales et en favorisant la prise en charge des participants mono-infectés VHB dans les services référents pour l’hépatite B chronique.